«Une vision à court terme et irresponsable»

L’immigration dictée par l’UE causera des dommages irréparables à notre ordre politique et détruira la Suisse telle que nous la connaissons aujourd’hui.

En 1990, la Suisse comptait 6,8 millions d’habitants. Moins de 30 ans plus tard, sa population s’inscrit à 8,6 millions. Plus de 2 millions de personnes sont des étrangers, et ce, bien qu’entre 40 000 et 50 000 personnes soient naturalisées chaque année. Depuis 1990, plus de 950 000 étrangers ont obtenu un passeport suisse.

A titre de comparaison, la population des États-membres de l’UE, la Bulgarie et la Roumanie, a diminué de 19 et 15 % respectivement depuis 1990. La Croatie a également perdu 13 % de sa population depuis cette même année. En Lettonie et en Lituanie, la population a diminué de 27 et 23 % respectivement. Un tiers des Albanais ont quitté leur pays depuis 1990. Au Kosovo, l’émigration depuis 1990 ne représente pas moins de 50 % des habitants.

Et il y a d’autre part les pays de destination de ces migrants. Parmi les grands pays d’Europe, la Suisse est le premier en termes d’admission. Au cours des 30 dernières années, notre pays a en effet dû faire face à une croissance démographique six fois plus importante que celle de l’Allemagne. Depuis 1990, notre population a augmenté de plus d’un quart en raison de l’immigration. La «Suisse à 10 millions» n’est plus très loin.

Inutile de chercher longtemps les raisons de cette immigration massive: le produit intérieur brut (PIB) est de 80 000 francs par habitant dans notre pays. En Grande-Bretagne, il est de est de 36’000 euros par habitant. L’Italie est à 29 000 euros et la Grèce à 17 000 euros, tandis qu’un Roumain a un PIB annuel de seulement 10 000 euros et un Bulgare de seulement 8 000 euros.

Les attraits du système

Il en va de même pour la prévoyance vieillesse. Si nous analysons globalement l’ensemble des systèmes de retraite, la Suisse occupe la première place. L’Allemagne a atteint la 13e place, tandis que l’Italie et l’Espagne sont arrivées respectivement à la 29e et à la 31e place. La Grèce doit se contenter de la 41e place – même après la Chine. Quant aux systèmes de pension de la Roumanie, la Bulgarie, l’Albanie ou le Kosovo, ils n’ont même pas été évalués.

Il est compréhensible qu’un Roumain ou un Bulgare pour lequel plus aucune clause de sauvegarde de s’applique depuis huit mois fasse tout ce qu’il peut pour s’installer en Suisse en profitant de la libre circulation des personnes, autrement dit dans un pays où les salaires sont les plus élevés en Europe et où il trouve le meilleur système de retraite au monde.

Nous savons tous fort bien quelles sont les conséquences des 50 000 à 60 000 immigrants nets qui restent chaque année dans notre pays. Ce sont des personnes qui se retrouvent de plus en plus en concurrence avec les bas salaires de notre propre main-d’œuvre. Des personnes qui font également peser une charge supérieure à la moyenne sur nos systèmes de sécurité sociale. Comme on a pu lire dans le quotidien Der Bund: «Alors que le taux de chômage des Suisses oscillait entre 3,0 (2012) et 4,0 (2014) pour cent, la situation des étrangers était moins favorable: le taux de chômage de la population étrangère était de 7,5 pour cent.»

Des assurances sociales sous pression

Près d’un étranger sur dix en mesure de travailler en Suisse n’est pas actif, mais vit aux frais des contribuables. Même constat en ce qui concerne l’assurance invalidité (AI): une étude de l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS) montre que les personnes originaires d’Espagne, d’Italie, du Portugal et de l’ex-Yougoslavie en particulier perçoivent des rentes AI beaucoup plus fréquemment que les Suisses. Dans le cas de l’AVS, même le Conseil fédéral l’admet: «Mais à long terme, les cotisations versées donnent naturellement aussi lieu à des demandes de rentes qui, dans 30 à 40 ans, seront à la charge de l’AVS.»

Les prestations complémentaires, qui ont plus que doublé depuis 2000, passant de 2 à 5 milliards de francs, ne sont perçues que par 11 % des rentiers AVS suisses, alors qu’un étranger sur quatre bénéficie de prestations complémentaires. Il en va de même pour les réductions des primes d’assurance maladie, qui ont explosé pour atteindre plus de 4,5 milliards de francs suisses par an.

3,6 milliards de personnes sont touchées par la pénurie en eau. Outre les sécheresses et les famines, cette pénurie engendre des conflits et des guerres. En 1980, la moitié des 300 millions d’Africains vivaient dans la pauvreté. 30 ans plus tard, 50 % de la population africaine, qui a atteint le milliard, sont considérés comme pauvres.

Au vu de la croissance démographique mondiale et de la pénurie croissante des ressources – en particulier de l’eau – c’est une quasi-certitude que la Suisse sera confrontée ces 20 à 30 prochaines années à des flux migratoires massifs en provenance d’Asie et d’Afrique. Il faut se préparer au prochain flux migratoire, à réintroduire les contrôles aux frontières et à y refuser les migrants économiques.

Un Conseil fédéral qui ne bouge pas

Mais où est donc le Conseil fédéral, clairvoyant, courageux et responsable, qui agit de manière cohérente et énergique et qui dit clairement à l’UE que trop, c’est trop? Où est le Conseil fédéral qui déclare sans détour à Mme von der Leyen et M. Hahn que la Suisse n’accepte plus cette immigration massive en provenance de l’UE? La Suisse est ouverte à la coopération en matière de recherche avec les universités américaines, chinoises, britanniques, allemandes et françaises. La Suisse est ouverte au libre-échange avec les États-Unis, avec la Chine, avec la Grande-Bretagne après la brexit et avec l’UE.

Un arrangement contractuel entre la Suisse et l’UE est également judicieux dans le secteur des transports terrestres et aériens. Cela étant, la pleine liberté de circulation des personnes – en d’autres termes, le droit contractuel pour 500 millions d’habitants de s’installer en Suisse à tout moment – est une vision à courte vue, déraisonnable et irresponsable.

Nous voulons une immigration modérée, une immigration que nous pouvons réguler nous-mêmes et qui convient à notre petit pays, qui n’en occupe pas moins une place importante sur l’échiquier mondial. Cette immigration ne devrait pas entraîner des inconvénients massifs et une détérioration de la situation pour nous autres Suisses. Une immigration dictée par l’UE causerait des dommages irréparables à notre système politique et détruirait la Suisse telle que nous la connaissons aujourd’hui. C’est pourquoi, le 17 mai, il faut dire un oui clair à l’«initiative de limitation»!

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par l’auteur
Thomas Aeschi
conseiller national
Président du groupe UDC
Baar (ZG)
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Comité pour une
immigration modérée
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