L’immigration dans la perspective de l’école primaire

Une école primaire du canton d’Argovie: environ 1000 élèves originaires de 34 nations différentes. En moyenne, 80% des enfants et adolescents ont une autre langue maternelle que l’allemand. Voici en bref quelques exemples des expériences que les enseignants et la direction de l’école font tous les jours:

Les parents de l’élève X s’annoncent trois semaines après le début de l’année scolaire auprès de l’administration scolaire. Le père explique qu’il vit depuis quelque temps déjà en Suisse et qu’il a fait venir sa famille d’Italie. Cette famille est cependant originaire du sud-est européen. L’élève X parle un peu l’italien et bien sûr sa langue maternelle, mais il ne connaît pas un mot d’allemand. Il sera intégré dans la huitième classe.

Peu de temps après, le jeune se fait remarquer par des comportements déplacés, si bien qu’un nouvel entretien avec les parents devient nécessaire. Au cours de cette discussion il s’avère que le jeune a déjà vécu pendant quelque temps en Suisse, mais sans permis de séjour et sans contacts sociaux en dehors de la famille. Sa formation scolaire était extrêmement lacunaire, si bien que la scolarisation l’a complètement dépassé. Durant les deux années suivantes, il a été assisté par une personne adulte qui lui a été spécialement attribuée, qui l’a soutenu et qui a même dû le protéger à plusieurs reprises contre lui-même. L’élève X a certes appris quelques bribes d’allemand, mais il était malheureusement impossible dans ces conditions de lui faire faire un apprentissage professionnel.

Cet exemple souligne le rôle important que jouent le maître de classe et la spécialiste en pédagogie curative. Ce sont ces personnes qui tous les jours servent d’appui à ce jeune, lui offrent un repère dans ce monde totalement nouveau pour lui et travaillent inlassablement avec lui. Et c’est sans parler des nombreuses tâches administratives dont doivent se charger ces personnes – investigations, recherches, appels téléphoniques, remplissage de formulaires, rédaction de rapports, entretiens avec les parents, etc. Ce travail est de surcroît compliqué par les barrières linguistiques, également face aux parents. Cela dit, cet engagement serait supportable s’il ne s’agissait que de cas ponctuels et si les enseignants ne devaient s’occuper que de l’élève X. Il n’en est malheureusement rien: en réalité, plus des deux tiers des élèves d’une classe pratique de l’école mentionnée plus haut sortent d’un « contexte spécial » que l’école doit compenser d’une manière ou d’une autre en y consacrant beaucoup de temps.

« Tu es une femme, tu n’as rien à me dire! »

Les médias rapportent quasi quotidiennement de nouvelles horreurs commises par l’Etat islamique.

La journée sportive du degré scolaire supérieur a lieu sous un agréable soleil estival. Les jeunes font des efforts pour réaliser les meilleures performances sportives possible. L’ambiance est paisible et détendue. L’annonce des résultats et la remise des prix sont prévues pour la fin de la journée. Tous les élèves et les enseignants, qui ont participé à l’organisation de la journée, se réunissent à l’ombre des arbres. Les deux maîtres de sport commencent par annoncer les résultats. Après quelques minutes, un élève caché dans la foule crie distinctement « Allahou akbar » (Dieu est grand). Quelques élèves rient, d’autres sont manifestement surpris, on chuchote dans les rangs.

Mais les choses n’en restent pas là: un autre élève lance le même appel, d’autres le rejoignent. Les enseignants interviennent. Lorsqu’une enseignante s’approche d’un jeune et lui demande de se taire immédiatement, celui-ci lui répond: « Tu es une femme, tu n’as rien à me dire! ». Les appels « Allahou akbar » sont finalement repris en chœur, si bien que la remise des prix doit être interrompue.

Pas de compréhension, mais des reproches de racisme

Lors des entretiens qui ont suivi avec la direction de l’école et où il a été notamment question des appels « Allahou akbar » dans le contexte du terrorisme international, les jeunes ont refusé d’admettre leur tort. Bien au contraire: le fait qu’ils avaient dérangé un événement scolaire leur était parfaitement égal. Ils ont même osé retourner la situation en reprochant à l’école une attitude raciste. Les séances organisées avec des travailleurs sociaux n’ont pas donné de résultat non plus. Tous les jeunes concernés par cette affaire ont de très mauvais résultats scolaires, n’ont pas de place d’apprentissage en perspective et manquent souvent les leçons. Peu de temps après, la police les a tous interpellés parce qu’ils étaient soupçonnés d’avoir commis des délits pénaux en salle de classe.

Cette affaire donne à réfléchir à la directrice d’école que je suis. Le nationalisme, l’extrémisme et le fanatisme sévissent au cœur de notre société. Ces tendances sont surtout perceptibles dans les milieux sociaux où les jeunes n’ont pas de perspective et n’ont donc rien à perdre. Notre système est-il capable de déceler à temps des tendances de ce genre? Pouvons-nous les empêcher? Quand sera-t-il trop tard?

« En Suisse, on ne punit de toute manière pas vraiment »

L’élève Z s’est à plusieurs reprises fait remarquer négativement par l’enseignant responsable de sa classe.  Ce dernier a donc immédiatement cherché le contact avec les parents. Lorsque d’autres enseignants se sont également plaints du comportement de l’élève Z et que ce dernier ne changeait rien à son comportement, la direction de l’école a participé à l’entretien suivant avec les parents.

Les enseignants et la direction de l’école ont présenté aux parents la longue liste des méfaits commis par leur enfant. Ce dernier a rejeté toute responsabilité: il prétendait ne pas se souvenir, de n’avoir rien à faire avec les actes qui lui étaient reprochés, allant même jusqu’à affirmer qu’il était accusé à tort – en raison de la couleur de sa peau. Les participants ont donc établi un contrat décrivant le comportement qu’on attendait désormais de l’élève et stipulant les sanctions dont il ferait l’objet s’il ne s’y tenait pas. Les parents ont été rendus attentifs à leur obligation de participer à l’effort. Tout cela avec le concours indispensable d’un traducteur.

Peu après, l’école a organisé un camp de vacances dont il a cependant fallu exclure l’élève Z après le deuxième jour déjà. De retour à l’école, il n’a rien changé à son attitude, si bien que l’école a dû prononcer son exclusion. Lors de l’entretien qui a eu lieu à la suite de cette décision, l’élève a déclaré qu’il s’en moquait complètement, car, a-t-il affirmé, en Suisse on ne punit de toute manière pas vraiment.

Durant la semaine qui a suivi l’exclusion, des membres de la famille de l’élève Z, voire toute sa famille, sont venus régulièrement à l’école, dérangeant l’enseignement, voire se présentant bien après la fermeture pour demander de « parler de l’affaire ». Lorsque ces comportements devenaient de plus en plus insupportables et que la direction de l’école recevait même des menaces, il a fallu prononcer l’éloignement de la famille de l’espace scolaire. Parallèlement, l’affaire a été dénoncée à l’autorité de protection de l’enfance et à la police.

Notre école primaire ne supporte plus cette immigration démesurée

Notre école primaire s’efforce sincèrement tous les jours d’offrir aux enfants et aux jeunes une vie heureuse et instructive pendant la scolarité obligatoire, tout en leur proposant des solutions individuelles optimales. L’origine des enfants ne joue aucun rôle. Ce qui compte, c’est le mandat pédagogique que doit remplir l’école.

Or, quand nous venons à nous demander si une intégration est encore possible compte tenu du grand nombre de personnes à intégrer, quand nous venons finalement à nous demander qui intègre qui, nous devons bien admettre que nous sommes sur la mauvaise voie. Le fait qu’en moyenne 80% des enfants et adolescents ne savent pas l’allemand fait partie de cette problématique. Dans ces conditions, il est tout simplement impossible d’intégrer d’autres cultures, religions, langues, etc.

Dans un tel contexte, nous ne pouvons ni offrir un système de formation efficace, ni assurer l’intégration de chaque enfant et de chaque adolescent. Nous avons affaire à un cercle vicieux qui débouche sur des charges administratives excessives, sur la criminalité et sur l’extrémisme religieux. Chaque individu et la société dans son ensemble en subissent les conséquences. Le système de l’école primaire ne supporte tout simplement plus une immigration aussi massive.

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