L’ouverture des frontières coûte cher

Selon les partisans de la libre circulation des personnes, cette dernière a été favorable à la croissance économique et à l’emploi. La vérité est que la Suisse est loin derrière ses pays voisins en termes de productivité du travail. Nombre  d’immigrants de l’UE travaillent en effet dans des secteurs à faible valeur ajoutée tels que l’administration publique ou les soins de santé. Et ça va nous coûter cher.

La libre circulation des personnes avec l’UE, que s’offre la Suisse, risque de nous coûter globalement beaucoup plus que les avantages qu’elle nous apporte. Il y a tout d’abord les réglementations coûteuses sous forme de «mesures d’accompagnement» et de «protection des salaires». Deux notions qui étaient d’ailleurs largement inconnues avant l’introduction de la libre circulation des personnes – car les salaires ont augmenté de manière relativement constante depuis la Seconde Guerre mondiale. L’économie, autrement dit nous tous, paie le prix que la gauche et les syndicats soutirent au Conseil fédéral et aux organisations économiques pour qu’ils approuvent la libre circulation des personnes. Résultat: les salaires des étrangers ont augmenté pour atteindre le niveau suisse. Et ce sont les consommateurs et les travailleurs suisses qui en paient le prix. On compte aujourd’hui environ 600 conventions collectives de travail (CCT) qui régissent le travail d’environ la moitié des salariés en Suisse. La mise en œuvre et la surveillance sont de la responsabilité des employeurs et des syndicats, qui se remplissent les poches avec ce modèle commercial. Voilà qui explique également l’opposition farouche dont font preuve ces associations à l’égard de l’initiative de limitation de l’UDC.

Une prospérité en déclin

Ces mêmes opposants ne manquent pas une occasion pour souligner que les immigrants sont des professionnels hautement qualifiés. Mais moins de 20 % des immigrés peuvent être considérés comme tels. En fait, plus d’un tiers d’entre eux ne viennent pas dans notre pays pour travailler, mais pour rejoindre leur famille, en tant qu’étudiants, demandeurs d’emploi ou retraités. Avec une population en constante augmentation, l’économie suisse a généré évidemment chaque année un chiffre d’affaires de plus en plus important jusqu’en 2020. Mais cette prospérité doit être répartie entre un nombre de plus en plus important de personnes en raison justement de la libre circulation. Force est hélas de constater que le produit intérieur brut par habitant stagne depuis l’introduction de cette libre circulation des personnes. Pour la grande majorité de la population, cette mesure ne signifie pas plus de prospérité, mais des charges supplémentaires qui s’expliquent par des coûts plus élevés, le stress lié à la densité et la baisse de la qualité de vie.

Le Secrétariat d’État à l’économie SECO affirme que depuis son introduction, la libre circulation des personnes nous a apporté un développement économique réjouissant et une remarquable croissance de l’emploi. Mais de fait, depuis l’entrée en vigueur de cette libre circulation, la Suisse se retrouve loin derrière l’Autriche, l’Allemagne, la France, etc. en termes de productivité du travail. Un phénomène qui s’explique par le fait que de nombreux immigrants de l’UE travaillent dans des secteurs économiques à faible valeur ajoutée, comme l’administration publique, la santé et les services sociaux, ou encore en tant qu’étudiants dans le domaine de la formation. D’autres  profitent de notre généreux État-providence par le biais du regroupement familial.

Comme le béton liquide

L’immigration dans les secteurs étatiques et ceux proches de l’État, comme la santé, les services sociaux, l’éducation et la formation, est un problème que l’on passe trop souvent sous silence. La valeur des prestations qui y sont fournies est en effet très difficilement mesurable, car il n’existe pas de prix du marché pour ces prestations. Si de nouveaux emplois publics sont créés – comme c’est le cas actuellement dans le cadre de la crise du coronavirus, avec par exemple 77 nouveaux postes de travail au Service de l’économie et de l’emploi du canton de Zurich pour un coût total de 14 à 15 millions de francs – il est impossible de vérifier si ceux-ci sont suffisamment productifs pour couvrir les coûts. Les salaires dans le secteur public ou les services proches de l’Etat ne sont généralement pas fixés dans des contrats de travail privés, mais par des échelles de salaires fixées par l’État. Et c’est justement le secteur dont l’emploi, selon le rédacteur économique de la «Weltwoche», Beat Gygi, «connaît une croissance rapide depuis des années, attirant les immigrants comme un aimant». Le même Beat Gygi qualifie l’immigration dans un secteur sanitaire et social dont la croissance échappe à tout contrôle de «béton liquide qui ne peut être enlevé une fois qu’il s’est solidifié».

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par l’auteur
Roger Köppel
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